Environ 75% des 12,9 millions d’élèves scolarisés mangent au moins une fois par semaine à la cantine, et 60% y mangent au moins 4 fois par semaine. Or, en matière de gaspillage alimentaire, les chiffres font peur. En France, 30 à 40 % de la quantité des produits du repas (de la préparation à la consommation) finit à la poubelle. Depuis 2015 avec la loi de transition énergétique et dans le cadre de la loi Egalim d’octobre 2018, les collectivités et acteurs de la restauration scolaires sont tenus d’adopter une démarche anti-gaspillage alimentaire au sein des cantines d’ici 2025. Décryptage…
Au niveau national, le gaspillage alimentaire représente une perte de 10 millions de tonnes de produits, à toutes les étapes, de la production à la consommation en passant par la transformation et la distribution.
Gaspillage alimentaire : de quoi parle-ton ?
« Toute nourriture destinée à la consommation humaine, qui à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée, dégradée, constitue le gaspillage alimentaire », telle est la définition donnée par Le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, lancé par le Ministère de l’agriculture en 2013. Avec ce Pacte, la France s’est engagée à réduire le gaspillage alimentaire de moitié à l’horizon 2025.
Au niveau local, chaque collectivité développe ou fait partie d’un Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA), qui est obligatoire. La lutte contre le gaspillage est un des objectifs prioritaires du PLPDMA. Par ailleurs, l’état, les établissements publics, les collectivités territoriales doivent s’inscrire dans une démarche anti-gaspillage au sein des services de restauration collective dont ils assurent la gestion.
Or, l’ADEME publie des chiffres éloquents dans son guide pratique « Réduire le gaspillage alimentaire en restauration collective ». Par exemple, selon l’agence, le gaspillage alimentaire d’une seule cantine dans une école primaire de 200 élèves représente 3.4 tonnes par an soit l’équivalent de 13 800 repas gaspillés, et soit un coût de 20 000 €.
Pour L’ADEME, le coût de ce gaspillage ne se limite pas au prix d’achat des denrées non consommées. Il convient de prendre en compte les coûts liés aux opérations de transport des aliments, stockage au chaud ou au froid des denrées, de préparation en cuisine et de gestion des déchets.
C’est dire que le gaspillage alimentaire dans les cantines se trouvent à tous les étages : menus inadaptés, surestimation des quantités achetées, surévaluation des quantités cuisinées, portions mal adaptées aux faims, etc.
Que dit la réglementation pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines ?
La loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (Loi Egalim) ainsi que l’ordonnance du 21 octobre 2019 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire ont instauré un ensemble de nouvelles mesures dans la restauration collective
Diagnostic et actions
L’ordonnance du 21 octobre 2019 a étendu à tous les opérateurs de la restauration collective l’obligation de mettre en place une démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire. Cette démarche devra intervenir après la réalisation d’un diagnostic préalable, incluant l’approvisionnement durable en denrées alimentaires. L’ordonnance précise que ce diagnostic doit comprendre :
- une estimation des quantités de denrées alimentaires gaspillées et de leur coût,
- une estimation des approvisionnements en produits issus de l’agriculture biologique ou autres produits mentionnés à l’article L. 230-5-1 du code rural et de la pêche maritime,
- les économies liées à la réduction de ce gaspillage leur auraient permis de financer.
L’ordonnance a laissé jusqu’au 22 octobre 2020 aux opérateurs qui n’étaient pas déjà engagés dans cette voie pour réaliser un diagnostic préalable à la mise en place de la démarche, incluant l’approvisionnement durable, et de rendre publics leurs engagements (art. 88-II).
Dons
L’ordonnance inclue également des dispositions relatives aux dons aux associations, imposant en particulier aux opérateurs de restauration collective préparant plus de 3 000 repas par jour de signer une convention de dons avec une association habilitée dans un délai d’un an, donc à échéance du 22 octobre 2020.
La Loi Climat propose une expérimentation permettant aux gestionnaires publics ou privés volontaires de restauration collective « publique » pour tester une solution de réservation de repas dans le but d’ajuster les approvisionnements. Cette expérimentation est possible depuis août 2021 pour une durée de 3 ans et donnera lieu à une évaluation.
La cantine scolaire est au cœur d’enjeux majeurs en jouant notamment un rôle social grâce à la fourniture de repas à un prix inférieur au coût réel de production.
Aussi pour réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines, il est essentiel d’agir à tous les niveaux pour mobiliser tous les acteurs : des élus au chef d’établissement, en passant par le chef de cuisine, les enseignants, les élèves, et les parents d’élèves !
Réagissez et proposez vos idées pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires du Plessis-Robinson
LIENS UTILES
• Ordonnance 21 octobre 2019 lutte contre le gaspillage alimentaire
• Lutte contre le gaspillage alimentaire : les lois françaises
• Loi Egalim restauration collective
• Guide pratique Ademe « Réduire le gaspillage alimentaire en restauration collective »
• Outils pratiques à retrouver sur le site de l’ADEME